Nouvelles Règles Fiscales pour les Travailleurs Frontaliers Allemands au Luxembourg



Depuis le début de l'année, les heures supplémentaires effectuées par les travailleurs frontaliers allemands au Luxembourg seront soumises à l'impôt. Cela fait suite à un nouvel accord fiscal entre l'Allemagne et le Luxembourg entré en vigueur le 1er janvier 2024, apportant des changements significatifs qui seront appliqués rétroactivement jusqu'au début de cette année.
L'un des changements majeurs concerne l'augmentation de la taxation des heures supplémentaires pour les travailleurs frontaliers allemands opérant au Luxembourg. Traditionnellement, ces heures supplémentaires n'étaient pas soumises à l'impôt au Luxembourg, mais l'Allemagne les considérait comme imposables. Cependant, avec le nouvel accord, ces heures supplémentaires seront désormais imposables en Allemagne, sans imposition supplémentaire. Cette mesure vise à éviter la double imposition et entrera en vigueur dès le 1er janvier.
Cependant, certains experts, comme Stephan Wonnebauer, spécialiste en droit fiscal allemand, remettent en question cette approche. Il souligne que l'origine de la taxe sur les heures supplémentaires se situe initialement au Luxembourg. Il est donc légitime de se demander si Luc Schmit, directeur par intérim de l'Administration des contributions directes du Luxembourg, était pleinement conscient des détails de cet accord lors de sa signature. Pour le Luxembourg, ces nouvelles réglementations ne semblent pas offrir d'avantages tangibles.
Gilles Roth, ministre des Finances du Luxembourg, insiste sur le fait que ces changements ne sont pas des compléments mais des heures supplémentaires. Il précise que cet accord fiscal n'est pas une erreur mais le résultat de négociations. En réponse à une demande d'explications sur les lois fiscales relatives aux heures supplémentaires après 34 jours de télétravail, l'Allemagne a exprimé sa volonté de clarifier la situation. L'objectif de cet accord est de garantir qu'aucun impôt ne soit payé deux fois, plutôt que de permettre une évasion fiscale.
Gilles Roth rejette également l'idée selon laquelle les travailleurs frontaliers allemands seraient discriminés par ces nouvelles réglementations :
"Il ne peut y avoir aucune discrimination, car au Luxembourg, nous taxons de la même manière les citoyens français, allemands, ainsi que belges, c'est-à-dire sans taxer les heures supplémentaires. En fait, nous n'avons pas de réglementations fiscales aussi strictes au Luxembourg. Et cet accord est influencé par la situation par rapport aux pays membres de l'Union européenne, où différentes nations ont leur mot à dire, comme je l'ai mentionné, différents pays ont un impact."